Nous avons besoin de plus de Bruxelles, pas de moins !

03.07.2023

Alors que le Sommet de Bruxelles #BUS2023 touche à sa fin, d’importantes réflexions viennent à l’esprit quant à sa signification pour le contexte mondial.

 

Du point de vue de la plus grande organisation mondiale de Cités et Gouvernements Locaux Unis (selon les termes des fondateurs : les Nations Unies des Villes), le Sommet est certainement plus qu’un rassemblement de maires, de gouverneurs et de praticien·ne·s, mobilisé·e·s à travers les réseaux (ce qui n’est pas une mince réussite en soi !), mais il s’agit de démontrer que le multilatéralisme local, porté par la diplomatie des villes, peut être la pièce maîtresse pour aider le monde à s’éloigner des pièges qui mettent en péril la durabilité, la paix et les droits.

 

Avec des membres (plus de 250 000 par le biais de leurs associations) dans presque tous les pays, CGLU a clôturé le Sommet avec la célébration de son Bureau exécutif. 250 représentant·e·s ont adopté un appel fort pour la défense des droits humains partout et contre tout type de discrimination. Ils ont également ratifié la condamnation de la guerre et le soutien indéfectible aux peuples d’Ukraine qui subissent une guerre cruelle, de Turquie et de Syrie qui souffrent des conséquences du tremblement de terre.  Des signes clairs de solidarité ont été donnés aux gouvernements locaux qui tentent de gérer les migrations en plaçant la dignité au centre de leurs préoccupations.

 

Les réunions ont ratifié la nécessité de placer les soins au centre de la prestation des services locaux et ont confirmé leur auto-déclaration en tant que mouvement municipal féministe conscient de la nécessité de sauvegarder les droits des plus vulnérables et en particulier des femmes et des filles partout dans le monde.

 

Tout cela s’est fait grâce à une diplomatie transformatrice qui place le dialogue et non la négociation au cœur de son travail. Les prises de positions susmentionnées sont des positions collectives qui, dans de nombreux cas, vont au-delà des positions individuelles et permettent à tous les membres d’adhérer au projet. Ce sont des prises de positions qui montrent jusqu’où peut aller une communauté qui n’est pas d’accord. Il s’agit de dialogues inclusifs, avec tout le monde autour de la table.  C’est ce genre d’exercices qui doit constituer l’épine dorsale des politiques d’une humanité mondiale entrelacée qui évoluera ensemble vers un avenir durable OU qui n’aura pas d’avenir du tout.

 

Il est tout à fait approprié que cela se produise à Bruxelles, au cœur battant de l’Europe, à quelques kilomètres seulement de notre lieu de naissance (Gand) en 1913. Les aspirations communes du mouvement pacifiste au bord de la guerre en 1914 ont inspiré notre création, avec la conviction que la solidarité locale pouvait vaincre la confrontation. Si nous n’avons pas pu éviter la guerre à l’époque, le dialogue local à local, de ville à ville, a certainement joué un rôle dans la reconstruction et les relations forgées pendant la guerre froide ont été des pierres angulaires essentielles des réalisations internationales partagées au cours des dernières décennies.

 

Accueillir le monde, le monde entier, à Bruxelles, contourner les différends nationaux et mettre les problèmes sur la table n’est pas seulement un outil de paix et de transformation, c’est aussi une initiative très opportune.

 

La mobilisation des citoyen·ne·s exprimant leur opinion sur les politiques des États d’origine de certains des dirigeants locaux est une démonstration sans équivoque d’une société saine où la liberté est en premier plan.

 

Les différentes sphères de gouvernement ne peuvent cependant pas réagir en concluant que certaines représentations doivent être exclues de la table. La diversité garantie par Cités et Gouvernements Locaux Unis et nos sections est inégalée et constitue un instrument de paix et de développement équitable. J’en suis certaine.

 

Nous avons besoin de plus de sommets de Bruxelles, pas moins, de plus de dialogue et de stratégie, pas moins. Le multilatéralisme local que CGLU et ses sections sont capables de mettre en œuvre s’avérera être un tremplin essentiel pour favoriser une paix durable grâce à des relations de local à local.

 

Merci, Bruxelles, pour votre audace.

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