Sommet de Jeju : Le Développement Durable Mondial a besoin de davantage de Culture

11.05.2017

Plusieurs sessions ont permis de débattre de la place de la culture dans les agendas de développement durable adoptés par les Nations Unies, notamment les Objectifs de Développement Durable compris dans l’Agenda 2030 sur le Développement Durable (2015), et le Nouvel Agenda Urbain issu des débats et conclusions d’Habitat III (2016)

Les efforts faits au niveau international pour parvenir à un développement durable, garantir l’inclusion sociale et la croissance équitable, et réduire l’impact du changement climatique ne pourront porter leurs fruits que si les aspects culturels de la vie dans les communautés sont pris en compte. Ceci, était l’une des conclusions de la deuxième journée de débats du deuxième Sommet Culture de CGLU, un événement accueilli par la Province Autonome Spéciale de Jeju et CGLU, qui se déroule au Centre pour les Arts et la Culture de Jeju, dans la Ville de Jeju (République de Corée) jusqu’au samedi 13 mai 2017.

Au cours de la journée, plusieurs sessions ont permis de débattre de la place de la culture dans les agendas de développement durable adoptés par les Nations Unies, notamment les Objectifs de Développement Durable compris dans l’Agenda 2030 sur le Développement Durable (2015), et le Nouvel Agenda Urbain issu des débats et conclusions d’Habitat III (2016). Ces deux documents comprennent des références à l’importance de la culture dans l’atteinte du développement durable.

Plusieurs visions et approches de cette idée ont été exposées lors de la session, parmi lesquelles:

Si votre commune met en œuvre les ODD et ne travaille pas sur la dimension culturelle, alors elle le fait mal.“.

 Nous avons besoin de prendre des mesures pour que la culture soit encore davantage reconnue dans l’Agenda 2030″

WNous devons célébrer le fait que CGLU ait apporté un grand soutien à l’intégration de la culture dans les agendas de développement durable.“.

Néanmoins, selon la plupart des participants au Sommet, les agences internationales, les gouvernements locaux et nationaux et les ONG ont besoin de renforcer leur compréhension et leurs pratiques liées à la créativité, à la diversité, au patrimoine et à la participation culturelle pour toutes et tous si ils souhaitent progresser encore davantage vers un développement durable. Dans cette optique, plusieurs réseaux culturels et organisations participant au Sommet se sont accordé sur le  renforcement de leur collaboration. Ce travail est déjà en cours dans quelques endroits, notamment le développement d’indicateurs permettant d’évaluer les progrès relatifs à la Cible 11.4 des ODD, qui a pour objectif de protéger et sauvegarder le patrimoine naturel et culturel mondial.

Plusieurs des réseaux les plus grands et les plus consolidés au monde travaillant dans le champ de la culture et du développement ont pris part aux discussions, notamment le Conseil International sur les Sites et Monuments (ICOMOS), la Fédération Internationale des Associations et Institutions de Bibliothèques (IFLA), le Conseil International de la Musique (CIM – IMC), la Fédération Internationale des Conseils pour les Arts et des Agences Culturelles (IFACCA – FICAAC), l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (IUCN), la Coalition Internationale Habitat (HIC) et Slum Dwellers International (SDI).

(…) selon la plupart des participants au Sommet, les agences internationales, les gouvernements locaux et nationaux et les ONG ont besoin de renforcer leur compréhension et leurs pratiques liées à la créativité, à la diversité, au patrimoine et à la participation culturelle pour toutes et tous si ils souhaitent progresser encore davantage vers un développement durable

Les preuves et les évidences sur la manière dont la culture contribue au développement durable local et mondial ont été présentées lors de plusieurs sessions au cours de la journée. Parmi les thèmes abordés :

  • L’importance de l’espace public pour favoriser l’accès à la culture pour toutes et tous, avec les expériences de Vaudreuil-Dorion (Québec, Canada), Lille (France), Makati (Philippines), Cuenca (Équateur), Gwangju (République de Corée), et Jeju.
  • Le rôle du patrimoine tangible et intangible dans la cohésion communautaire et dans la durabilité urbaine, avec des exemples des villes de Buenos Aires (Argentine), Chignahuapan (Mexique), Konya (Turquie), La Paz (Bolivie), Kobé (Japon), et les contributions d’experts de Singapour, de Roumanie et du Canada.
  • La contribution que les industries culturelles peuvent apporter au développement durable inclusif, avec l’éventail d’exemples de villes comme Jeju, Trenggalek Regency (Indonésie), et Mannheim (Allemagne), et des contributions d’experts de l’Union Européenne, du Mexique, d’Afrique du Sud, et du Forum sur l’Économie Sociale Mondiale.
  • Comment les organisations culturelles et les villes peuvent contribuer à traiter les impacts du changement climatique, tel qu’abordé par les représentants des villes de Jeju, Male (Maldives), et Catbalongan (Philippines), et des organisations telles que le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), ICOMOS, Julie’s Bicycle (RU), le Séminaire Mondial de Salzburg (Autriche), le Centre d’Études Urbaines Rujak (Indonésie), et Performing Lines (Australie).
  • Le besoin pour les politiques culturelles d’élargir les opportunités données aux femmes de prendre part à la vie culturelle, comme débattu par des experts, avec notamment Lucina Jiménez (Conarte, Mexico), Ammu Joseph (Inde), Annamari Laaksonen (IFACCA – FICAAC, Australie), YOO Chulin (Université de Jeju), LEE Sunhwa (Membre du Conseil, Conseil Provincial de Jeju), et Anne Hilty (EastWest Psyche Ltd., Hong Kong).
  • Comment les programmes de Capitale de la Culture aident à visualizer l’importance de la culture dans les villes, tel que démontré par des initiatives telles que Capitale Européenne de la Culture, Ville Culturelle d’Asie de l’Est, Capitale Ibéroaméricaine de la Culture, et Capitale Arabe de la Culture, qui se sont partagé une session lors du Sommet.
  • L’évaluation des impacts de la culture sur les dimensions sociale, économique, environnementale et culturelle du développement durable, avec des contributions de KIM Seungsu, maire de Jeonju (République de Corée), et des experts comme John Smithies (Réseau de Développement Culturel, Australie), Beatriz García (Université de Liverpool, RU), Kiley Arroyo (Conseil pour les Stratégies Culturelles, États-Unis), Francisco d’Almeida (Culture et Développement, France), Randy Durband (Conseil Mondial pour le Tourisme Durable), et Claus-Peter Echter (Europa Nostra).

Les sessions du deuxième Sommet Culture de CGLU prendront fin vendredi 12 mai, avec des interventions qui souligneront des recommandations sur le renforcement de l’attention accordée à la culture dans les stratégies locales, nationales et mondiales sur le développement durable. Suite à cela, les participants auront la possibilité d’explorer plusieurs lieux et sites culturels clef de l’île de Jeju le vendredi après-midi et le samedi toute la journée.