Les villes veulent inspirer une nouvelle ère d’action pour le climat lors de la COP 25 à Madrid.
05.12.2019
La 25ème Conférence des Parties se tient à Madrid du 2 au 13 décembre. La première semaine est consacrée à la mobilisation des connaissances scientifiques en appui au débat public international, la deuxième semaine sera consacrée aux négociations visant à sceller l’Accord de Paris. Le mouvement municipal et les collectivités locales entendent tirer parti de cette dynamique pour que nos perspectives soient reconnues, en tant que représentants les plus proches des besoins des populations et comme partenaires clés du changement.
La gouvernance multi-niveaux, le meilleur moyen de lutter contre le changement climatique
Face à des défis multiples, complexes et interconnectés au niveau mondial, il est essentiel de travailler ensemble entre les différents niveaux de gouvernement et de mobiliser l’ensemble des acteurs pour atteindre nos objectifs communs. De plus en plus, l’action locale et régionale est un accélérateur des engagements pour mettre en œuvre l’Agenda 2030 et l’Accord de Paris et un moteur pour que l’avenir du climat tienne compte des principes de solidarité, de justice sociale, de dialogue intergénérationnel et de paix, dans une perspective de droits humains.
L’engagement politique international sur le climat doit se fonder sur des visions locales qui prennent en compte les besoins économiques, sociaux et environnementaux des populations afin de ne laisser personne pour compte. Les dirigeants locaux ont un rôle majeur à jouer dans l’agenda climatique ; leurs contributions sont appelées à apporter des réponses aux gouvernements nationaux sur la nécessité de consacrer des ressources et des financements afin que les politiques climatiques et de durabilité puissent être mises en œuvre sur tous les territoires.
Si la COP 24 a servi à poursuivre les négociations de l’Accord de Paris, ce Sommet sur le climat, qui réunit également des experts, des scientifiques, la société civile, des citoyens et des dirigeants de tous les niveaux de gouvernement, doit marquer une étape plus forte et plus ambitieuse en faveur de la reconnaissance du rôle clé des collectivités locales et régionales pour conduire les actions nécessaires à une véritable transition écologique capable de répondre au défi de maintenir l’augmentation de la température planétaire sous la barre des 1,5ºC.
Du lundi 2 décembre au jeudi 12 décembre, se tiendront des événements et des réunions au cours desquels les membres et les partenaires de la Taskforce mondiale des collectivités locales et régionales auront l’occasion d’influencer le débat et de faire porter leur voix sur la nécessité d’aborder les agendas mondiaux du développement comme un tout. Seule une réponse multilatérale entre l’ensemble des acteurs et des différents niveaux de gouvernement permettra d’apporter le changement nécessaire à tous les niveaux, économique, social, politique et culturel.
Les principaux points de l’agenda de la Taskforce sur le climat porteront notamment sur :
- les contributions climatiques territoriales déterminées pour l’Afrique afin de renforcer l’ambition et la mise en œuvre des Contributions déterminées nationales (CDN)
- le Sommet latino-américain ‘Pas de planète B’ + le deuxième Sommet sur l’économie circulaire
- l’adaptation et l’atténuation des systèmes de mobilité dans les villes
- le financement de la lutte contre le changement climatique au niveau local
- la Journée GCom : Accélérer l’action et accroître l’impact
- le Sommet des gouvernements locaux et régionaux d’Amérique latine et des Caraïbes
- Des CDN à l’urgence climatique : l’action à plusieurs niveaux et en collaboration pour accélérer l’action climatique
- la gouvernance multi-niveaux dans l’adaptation au changement climatique
- City Climate Action !
- la présidence de la COP 25 : Sommet des autorités locales chiliennes.
- Du Chili au Royaume-Uni – Consolidation des contributions des villes et autres contributions infranationales
- De Durban à Madrid : Priorité de l’urgence climatique du mouvement mondial des collectivités locales et régionales.
- le Dialogue international de haut niveau des collectivités locales et régionales sur le changement climatique
- le Dialogue de la CCNUCC avec le Secrétaire général de l’ONU et le Secrétaire exécutif de la CCNUCC
- La mise en œuvre de stratégies d’adaptation des acteurs territoriaux.
Voir l’ordre du jour complet ici (PDF agenda).
Un appel à l’action pour un avenir qui prenne en compte la biodiversité et l’écologie – De Durban à Madrid
La transition vers un monde sans émissions nécessite un changement radical dans les processus de décision. Ce changement doit inclure les territoires et les collectivités locales qui sont confrontées quotidiennement aux défis climatiques, et dont la résilience offre des leçons dont chacun peut apprendre.
Parmi les résultats du Sommet mondial des dirigeants locaux et régionaux qui s’est tenu à Durban, le Manifeste sur l’avenir de la biodiversité préconise d’ouvrir davantage d’espaces de représentation des collectivités locales et régionales à la table des décisions mondiales pour leur permettre de participer activement et de contribuer au processus de développement d’un cadre mondial de référence pour la biodiversité après 2020.
A travers cet engagement, ICLEI, en tant que point focal du groupe des Autorités municipales et des gouvernements locaux, consolide notre travail conjoint de plaidoyer, de négociation et d’action avec divers membres de la Taskforce mondiale – Regions4, le Comité des Régions de l’Union européenne, CGLU et d’autres – pour mettre en œuvre un ” New Deal pour la Nature ” afin que le rôle des gouvernements locaux et infranationaux soit fermement ancré dans le ‘Global Biodiversity Framework’ après 2020. C’est aussi pourquoi leur rôle majeur dans le Sommet sur le climat est d’encourager un appel à l’action locale.
La lutte contre le changement climatique doit s’enraciner dans une véritable démarche de transition écologique, impliquant tous les niveaux de gouvernement et les citoyens, et viser à une transformation profonde de la planète sur la base des principes de solidarité et de subsidiarité. Une société qui aspire à la prospérité et à la durabilité de notre planète doit être solidaire et mobiliser des capacités de changement au niveau le plus proche des personnes, au niveau local.
Parce que les villes sont en première ligne de l’action pour l’adaptation aux effets du changement climatique, les résultats du Manifeste sur l’écologie pour l’avenir adopté à Durban nous invitent à appeler à une action locale lors de cette COP 25, et à montrer ce qui est d’ores et déjà mis en œuvre dans les villes par des dirigeants innovants qui, avec leurs citoyens, repensent le modèle de vie nécessaire pour le futur.
Cet appel à l’action s’adresse aussi aux gouvernements nationaux pour qu’ils soutiennent ces paradigmes de transformation et s’assurent que des ressources suffisantes soient mobilisée pour mettre en œuvre des ODD écologiques sur tous les territoires.
La seule réponse possible à ce défi mondial doit s’inscrire dans la perspective d’une gouvernance multi-niveaux, ayant la solidarité pour valeur clé, afin de s’engager dans cette nouvelle ère d’action qu’exige notre planète.