Les gouvernements locaux et régionaux mettent en avant la valeur du suivi et des rapports locaux lors du lancement du document d’orientation sur les ELV

09.07.2020

Dans le cadre du Forum politique de haut niveau, CGLU, en collaboration avec ONU-Habitat, a présenté le premier volume du document d’orientation pour les Examens locaux volontaires (ELV, VLR pour ses sigles en anglais). Ce document d’orientation vise à mettre en évidence l’intérêt des rapports réalisés au niveau infranational, qui constituent bien plus qu’une partie du processus d’établissement des rapports. Tout au long de la session, les participants ont souligné le potentiel des Examens locaux volontaires en tant qu’élément pouvant contribuer à la gouvernance multi-niveaux et à son évolution.

Les ELV sont un élément fondamental qui peut contribuer à la gouvernance multi-niveaux et à la transformation nécessaire pour rendre les villes, les territoires et les sociétés plus justes, plus résilients et plus durables, sans laisser personne ni aucun territoire pour compte au lendemain de la crise.

La session a été introduite par la secrétaire générale de CGLU, Emilia Saiz, et la directrice exécutive d’ONU-Habitat, Maimunah Mohd Sharif, qui ont souligné l’importance des Examens locaux volontaires comme moyen d’engager et de mobiliser les collectivités territoriales dans la réalisation des ODD, de renforcer leur rôle dans les efforts nationaux, et d’évaluer et de réaliser l’Agenda 2030 depuis la base.

« Pour nous, les ELV sont bien plus que des mécanismes de suivi, ils constituent un outil politique qui nous permet de changer la conversation, qui peut nous aider à faire entendre notre voix sur la scène internationale ». Emilia Saiz, secrétaire générale de CGLU« Pour nous, les ELV sont bien plus que des mécanismes de suivi, ils constituent un outil politique qui nous permet de changer la conversation, qui peut nous aider à faire entendre notre voix sur la scène internationale ». Emilia Saiz, secrétaire générale de CGLU

« Les ELV améliorent la transparence et la confiance entre les citoyen·ne·s, et cette confiance renforce la construction sociale. Les ELV sont également un outil pour conseiller et adapter les décisions politiques en vue d’une plus grande appropriation des objectifs mondiaux ». Maimunah Mohd Sharif, directrice exécutive d’ONU Habitat.

La session s’est transformée en un débat ouvert entre les villes qui ont présenté leur ELV au cours des dernières années. La ville de New York, représentée par Penny Abeywardena, commissaire aux relations internationales et pionnière en matière de rapports locaux, a exposé les raisons qui ont motivé la présentation de leur premier ELV, en tant que moyen de compléter les rapports nationaux des États. Elle a également insisté sur l’importance des ELV dans le processus de reprise, en utilisant les ODD comme cadre pour la reconstruction des communautés.

Edgardo Bilsky, directeur du département de recherche à CGLU et Shipra Narang Suri, cheffe du département des pratiques urbaines d’ONU-Habitat, ont ensuite présenté le premier volume du document d’orientation pour les Examens locaux volontaires, qui fonde son analyse sur les 40 premières ELV présentés. Ce document d’orientation pour les ELV, ont-ils noté, analysent les ELV existants pour en extraire les principales composantes, caractéristiques et répercussions afin d’aider d’autres gouvernements locaux et régionaux à développer leur propre ELV. ONU-Habitat a ensuite annoncé l’organisation, en collaboration avec la ville de Madrid, d’une réunion de groupe de travail sur le renforcement du processus de préparation des ELV d’ici la fin de l’année 2020.

Après la présentation, le débat a été modéré par Fréderic Vallier, secrétaire général du CCRE, qui a mis en avant l’idée que ce sont les collectivités territoriales qui peuvent réellement évaluer où nous en sommes dans le processus de mise en œuvre. Il a également souligné que le Cadre de référence de la ville durable européenne est un outil qui peut aider les acteurs de la gestion urbaine dans le processus de préparation des ELV et à engager un dialogue avec les différentes parties prenantes au niveau national.

La table ronde a montré les initiatives de différentes villes. Santiago Saura, conseiller municipal de Madrid, a présenté la stratégie de la ville en matière de localisation des ODD, qui débouchera sur le premier Examen local volontaire de Madrid, tandis que Moscou, représentée par Gregory Maltsev, avait déjà commencé à mener des recherches pour le développement de son propre ELV.

Les efforts des gouvernements locaux et régionaux pour atteindre les ODD vont au-delà de la production des ELV, comme cela a été mis en lumière par Yolanda Martínez, secrétaire au développement social et humain de Oaxaca, qui a parlé du lancement de l’Agenda 2030 de la ville pour les enfants, et par Luiz Alvaro Salles, secrétaire aux affaires internationales de la ville de São Paulo, qui a souligné comment la ville avait lié ses plans aux ODD, tout en lançant son propre rapport sur la localisation.

Francisco Resnicoff, sous-secrétaire aux affaires internationales de la ville de Buenos Aires, a donné quelques idées sur le développement du deuxième ELV de Buenos Aires, qui inclura l’impact de la pandémie du Covid-19 dans la ville. Marilia Sorrini Peres Ortiz, secrétaire adjointe à la planification de Niteroi, a souligné l’importance de certaines thématiques clés dans l’ELV de la ville, telles que la planification participative, le logement, le transport, la santé et l’accès à la terre.

Steven Heddle, de la Convention des autorités locales écossaises (COSLA), a plaidé pour que les collectivités territoriales aient accès aux ressources et aux capacités nécessaires pour pouvoir travailler efficacement et intégrer les objectifs globaux dans l’ensemble des gouvernements et des institutions, et a noté les efforts de l’Écosse pour intégrer les ODD dans son cadre de performance national.

Miquel Rodriguez, commissaire de l’Agenda 2030 de la ville de Barcelone, a expliqué comment la ville avait abordé la préparation de son ELV comme un processus en deux étapes, en se concentrant d’abord sur la localisation, l’adaptation de l’agenda local au cadre des ODD à travers l’utilisation de cibles et d’indicateurs, avant de se centrer sur le processus d’évaluation. La ville devrait adopter ce cadre d’ici septembre 2020.

Amson Sibanda, du département des Affaires économiques et sociales de l’ONU, a marqué son soutien vis-à-vis du processus de production des ELV et a souligné leur importance à l’heure où la communauté internationale s’engage dans la Décennie d’Action et la période de relance. Il a insisté sur la nécessité d’établir une coordination multi-niveaux et de renforcer les liens entre les différents niveaux de gouvernement. Les ELV pourrait constituer « un outil crucial » pour faciliter ce dialogue et impliquer toutes les différentes parties prenantes.

La session a été clôturée par Maimunah Mohd Sharif, qui a indiqué que c’est précisément maintenant, à l’heure où les villes et les régions de toute taille s’engagent plus que jamais dans le dialogue et le partage d’expériences, le moment opportun de lancer ce document d’orientation sur les ELV, afin d’accompagner les villes dans la sortie de crise. Elle a également souligné que les ELV sont une formidable opportunité pour travailler ensemble, de relier la sphère locale aux autres sphères de gouvernance, ainsi qu’au secteur privé, aux communautés locales et à toutes les autres parties prenantes.