L’Engagement de Séville place l’action locale au centre de l’agenda mondial du développement
04.03.2019
Une réunion internationale de haut niveau sur la localisation des Objectifs de développement durable s’est tenue à Séville du 25 au 27 février. Organisée par les Gouvernements espagnol, équatorien et cap-verdien, en collaboration avec l’Initiative Local 2030 des Nations Unies et avec la participation de la Global Taskforce des gouvernements locaux et régionaux (GTF), cette réunion, qui comptait avec la participation de la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, est considérée comme une étape importante sur la voie du Forum politique de haut niveau qui se tiendra à New York cette année en deux temps, en juillet et septembre.
Pendant deux jours, une délégation de collectivités locales et régionales convoquée par la GTF a partagé ses visions et ses expériences avec de hauts fonctionnaires des gouvernements nationaux et des représentants de la société civile et des institutions internationales.
Une importante délégation de CGLU, conduite par le co-président Mauricio Rodas, maire de Quito, et le vice-président Carlos Martínez, maire de Soria, était mobilisée pour cet évènement. La délégation comptait parmi ses membres le maire de Rabat, le préfet de Pichincha, le maire d’Utrecht, le maire de Subang Jaya, Malaisie.
Les membres de la délégation ont souligné la nécessité de reconnaître le rôle vital des gouvernements locaux dans la mise en œuvre de l’agenda et dans la mise en œuvre des transformations sociales nécessaires pour atteindre les objectifs ambitieux qui sont définis dans l’Engagement 2030. Par ailleurs, ils ont demandé des ressources et des compétences pour permettre aux collectivités locales et régionales de s’acquitter de leurs responsabilités envers les citoyens, rappelant que plus de 65 % des objectifs de développement durable (ODD) dépendent des services fournis par ces niveaux de gouvernement. En outre, de nouvelles alliances ont été invoquées et le travail réalisé par les réseaux de collectivités locales autour de la localisation avec l’appui d’UN HABITAT et du PNUD en particulier a été revendiqué.
Mauricio Rodas, Maire de Quito et Co-Président de CGLU, a déclaré que « La Global Taskforce est le mécanisme qui positionne les voix locales aux tables de décision mondiales et c’est important pour être capable de transformer le monde à partir de la perspective locale et des besoins des citoyens ».
Carlos Martínez, Maire de Soria et Vice-Président de CGLU pour l’Europe, a parlé de la nécessité pour les élus locaux « d’avoir une place à la table de décision mondiale car l’Agenda 2030 ne sera utile que si nous sommes capables de le rendre visible aux citoyens qui y travaillent pour améliorer leur vie ».
Lors de la séance plénière « Mobiliser une large alliance autour d’objectifs communs et ne laisser personne de côté », Mohamed Sadiki, maire de Rabat, et Joan Ribó, maire de Valence, ont partagé leur vision sur la manière dont les collectivités locales s’engagent pour les ODD et comment elles les mettent en œuvre dans leurs villes pour améliorer la vie des citoyens à travers des services publics.
« Les gouvernements locaux travaillent tous les jours pour améliorer les services publics. A Rabat, par exemple, nous travaillons avec les jeunes et l’accès à l’eau pour améliorer la qualité de l’eau dans notre ville », Mohamed Sadiki, maire de Rabat.
« Depuis le leadership local, à Valence, nous travaillons pour assurer une alimentation saine aux citoyens à travers les ODD, en particulier pour les jeunes, à travers des politiques alimentaires de proximité ». Joan Ribó, maire de Valence.
Les voix des plus jeunes et l’engagement et la volonté politique de réaliser les ODD
La mise en œuvre de l’Agenda 2030 est un processus multipartite qui exige une nouvelle approche de dialogue fluide et une action conjointe forte entre les différentes sphères de gouvernance. C’est ce qui est ressorti des réunions tenues plus tard, notamment avec la participation de Frédéric Vallier, secrétaire général du CCRE-CEMR à la session « Mobiliser les jeunes pour la mise en œuvre des ODD au niveau local », dans laquelle il a déclaré que « les jeunes conseillers ont un rôle clé à jouer dans la localisation des ODD – pour aborder les débats critiques pour le futur de la ville, mais aussi pour donner aux générations futures les moyens de s’en servir ». Les interventions des maires lors de la deuxième plénière sur « l’approche territoriale de la localisation des ODD » ont appelé les gouvernements confirmant ainsi qu’une bonne mise en œuvre de l’Agenda 2030 doit d’abord se faire au niveau local.
« Les objectifs de développement durable ne peuvent être atteints que si nous le faisons ensemble. La localisation est une question de volonté politique et d’appropriation des agendas mondiaux. Je vous demande de continuer à construire le pont entre les agendas de l’ONU et les pratiques locales par la co-création avec nos communautés », a déclaré Jan Van Zanen.
La journée s’est terminée avec d’autres panels au sein desquels d’autres représentants des gouvernements locaux ont eu leur mot à dire. Noraini Roslan, Maire de Subang Jaya, a tenu à souligner que les gouvernements locaux « travaillent pour un développement plus inclusif à travers l’autonomisation des communautés locales avec des comités de citoyens qui rendent compte des projets sur les ODD qu’ils réalisent avec les ressources que les maires offrent pour les mettre en oeuvre. »
Un mouvement local-mondial pour intensifier les efforts vers le Forum politique de haut niveau de 2019
Mercredi 27 février s’est tenu le Dialogue de haut niveau pour « l’Engagement de Séville » avec l’Agenda 2030 pour le développement durable. Cet engagement, qui a été signé dans le cadre d’un dialogue de haut niveau entre les représentants de toutes les sphères du gouvernement, a réaffirmé que la localisation est liée à la volonté politique, à la co-création avec les communautés et à la recherche de solutions au niveau local pour relever les défis mondiaux des villes.
Tous les participants à ce dialogue de haut niveau ont réaffirmé leur engagement à l’égard de l’Agenda 2030, convenant que pour qu’une localisation efficace des ODD soit possible, il faut que l’Agenda 2030 et sa mise en œuvre s’inscrivent dans le contexte des réalités locales par les collectivités locales et régionales et les citoyens et ne laissent personne, nulle part, de côté.
Il a été mis a profit la dynamique de la localisation des ODD et des discussions fructueuses sur la diversité des expériences partagées lors de la Réunion de haut niveau pour s’engager dans la consolidation d’un mouvement local-mondial afin d’étendre la localisation des ODD à une plus grande échelle et de placer les gouvernements locaux et les citoyens, la société civile et autres acteurs locaux au centre de la mise en œuvre.
Les participants se sont engagés à promouvoir des instruments financiers et des ressources adéquats pour soutenir les processus de localisation dans tous les territoires grâce à des approches intégrées du développement durable local et régional. À cette fin, ils favoriseront un dialogue permanent à plusieurs niveaux entre les différentes sphères du gouvernement.
Amina J. Mohammed, Secrétaire générale adjointe des Nations Unies, a clôturé la réunion de haut niveau à Séville en déclarant que « cet engagement est une étape importante pour ne laisser personne derrière et pour promouvoir la mise en œuvre parmi tous les acteurs. Il est essentiel que toutes les sphères du gouvernement travaillent ensemble pour faire participer les citoyens et tous les partenaires à la localisation.
Meritxell Batet, Ministre de la Politique Territoriale, a déclaré que « l’Engagement de Séville exprime la volonté d’être une charte d’action locale pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030 » et a remercié les gouvernements locaux pour améliorer la vie des citoyens avec la mise en œuvre des ODD.
Cette réunion a permis d’identifier de nouvelles initiatives conjointes, de nouveaux engagements spécifiques pour aller de l’avant et des contributions qui ont ouvert la voie à ce qui seront les prochaines réunions politiques de haut niveau en juillet et septembre. Les expériences et les données recueillies ont été partagées pour préparer le rapport qui sera présenté au Forum politique de haut niveau, qui évalue les progrès de l’Agenda 2030.
Nous espérons que ce sera le début d’un processus à long terme pour consolider le mouvement du local au global afin de promouvoir la mise en œuvre de l’Agenda 2030 dans tous les territoires !