La Commission Permanente d’Égalité des Genres de CGLU et les jeunes dirigeantes définissent leurs priorités communes en perspective de la CSW69
27.02.2025

Le 11 février 2025, Cités et Gouvernements Locaux Unis (CGLU), en collaboration avec ONU Femmes et la Coalition d’Action sur les Mouvements et le Leadership Féministes du Forum Génération Egalité, a organisé la réunion de la Commission Permanente sur l’Égalité des Genres de CGLU, réunissant les dirigeantes locales et des défenseuses de la jeunesse pour formuler des stratégies communes dans la perspective de la 69ème session de la Commission sur le Statut des Femmes (CSW69), et des célébrations de Beijing+30 comme horizon. Plus de 100 participantes et participants issus de gouvernements locaux et régionaux de tous les continents et de l’ensemble des partenaires du mouvement se sont joints à la réunion, aux côtés de jeunes leaders ayant participé aux réunions régionales consacrées à la révision de Beijing+30 au cours des derniers mois.
CGLU fait progresser l’égalité des genres grâce au plaidoyer mondial et à l’action locale
L’égalité des genres est un objectif central de CGLU depuis les origines du mouvement municipal, avec des actions de plaidoyer mondial visant à renforcer les politiques en matière d’égalité, à améliorer la prise de décision sensible au genre et à promouvoir la participation des femmes dans la vie politique et publique locale.
La Commission permanente de CGLU sur l’égalité des genres, présidée par la présidente de la région de Nouakchott et coprésidente de CGLU, est au premier plan de ces efforts. La Commission travaille avec les femmes élues au niveau local et les organisations de base pour renforcer les capacités et les réseaux, dans le but d’accroître la représentation des femmes dans la gouvernance locale. La diversité de ses membres, nommées par les sections de CGLU, garantit une représentation équilibrée entre les régions. Sur le plan institutionnel, la Commission établit l’agenda de CGLU en matière d’égalité des genre, en fixant des priorités, en facilitant les débats et en articulant les engagements de l’organisation sur les questions relatives à l’égalité des genres. Sur le plan politique, elle alimente le réseau CGLU Femmes, reconnu par les agences nationales et les Nations Unies comme la voix mondiale des femmes élues locales.
La Commission permanente coordonne également les travaux de l’Instrument CGLU-Femmes, pionnier dans la défense de la participation des femmes à la gouvernance, et chef de file du mouvement municipal féministe mondial. En connectant les agendas mondiaux aux priorités locales, elle veille à ce que les politiques fondées sur les soins et l’attention, l’égalité et la participation aient vocation à faire émerger des villes et des territoires inclusifs et équitables dans le monde entier.
L’engagement du mouvement municipal féministe envers la localisation de Beijing+30
Ouvrant la session, Emilia Saiz, secrétaire générale de CGLU, a souligné l’importance du processus d’examen de Beijing+30 prévu en 2025 pour le mouvement municipal, qui défend depuis longtemps l’égalité, la justice et l’autonomisation, et dont les racines remontent aux mouvements pacifistes du début du 20e siècle. Elle a fait remarquer l’importance du rôle des approches fondées sur la gouvernance et la société dans leur ensemble, et a mis en exergue les alliances clefs du Mouvement, comprenant notamment les réseaux de femmes élues localement de l’ensemble des régions du monde, ainsi que la société civile et les organisations féminines de base.
Fatimetou Abdel Malick, présidente de la Commission permanente de CGLU sur l’égalité des genres, co-présidente de CGLU et présidente de la région de Nouakchott, a réaffirmé la mission de la Commission dans la conduite du mouvement municipal féministe, soulignant que les gouvernements locaux sont essentiels dans le démantèlement des barrières structurelles liées au genre. Elle a souligné que, dans ce contexte, la stratégie du collectif des gouvernements locaux et régionaux était centrée sur l’examen des progrès réalisés et des défis rencontrés dans la localisation de la plateforme d’action de Beijing. Elle a noté que cette stratégie se concentre sur le renforcement de l’action collective en tant que mouvement et sur la promotion de l’engagement politique et de la reconnaissance des gouvernements locaux et régionaux au regard de l’offre de services publics locaux visant à atteindre l’égalité.
Lana Ackar, spécialiste politique (leadership et gouvernance) à ONU-Femmes, a affirmé que l’avancement de la participation politique des femmes est essentiel pour atteindre les ODD et l’égalité des genres, en insistant sur la nécessité d’autonomiser les femmes dans la prise de décision et de préparer les générations futures à diriger grâce à des partenariats avec la société civile, la Coalition d’action sur les mouvements et le leadership féministes, et d’autres parties prenantes. Elle a également mis en exergue le rôle de CGLU en tant que gardienne de l’indicateur 5.5 de l’ODD 5 sur la participation des femmes au niveau local, et a souligné l’importance de l’examen de révision de Beijing+30 et de la recommandation générale nº40 de la CEDEF en lien avec la représentation des femmes. Mettre l’accent sur la jeunesse, l’intersectionnalité et le renforcement des capacités relève de priorités clefs pour l’initiative WYDE sur le leadership des femmes, à laquelle cette réunion a apporté une contribution essentielle.
Roheyatou Malick Lowe, maire de Banjul et présidente du REFELA, a souligné que Beijing+30 est un moment charnière pour CGLU au regard de l’évaluation des progrès et du renforcement des engagements en faveur de l’égalité des genres au niveau local. Elle a mis en avant le rôle essentiel des villes dans l’avancement des politiques féministes par le biais de services publics sensibles au genre et échelonnés, en relevant notamment le leadership politique des femmes, et en promouvant une économie centrée sur les soins qui aborde les questions liées à la justice climatique et à l’inclusion numérique. Elle a souligné l’urgence de combattre les violences fondées sur le genre par des solutions locales et a appelé à des approches intersectionnelles permettant de donner une place aux voix marginalisées. Pour l’avenir, elle a plaidé en faveur d’une budgétisation féministe, d’une autonomie accrue des gouvernements locaux et d’une solidarité internationale plus forte dans le but de mettre en place un programme audacieux et transformateur ayant pour objectif l’égalité dans toutes les villes et au sein de tous les territoires.
Les voix de la jeunesse en première ligne
Cécile Roth, point focal de CGLU pour l’égalité, a ensuite introduit le segment sur les priorités des jeunes en mettant en relief les liens entre les visions des gouvernements locaux sur l’égalité et celles des groupes issus de la jeunesse, ainsi que l’importance de la solidarité intergénérationnelle dans la démocratie. Les jeunes leaders ont ensuite partagé leurs réflexions sur leur participation aux réunions régionales organisées dans le cadre du processus de révision de Beijing+30.
Ishaan Shah (Europe) a appelé à l’intégration des recommandations mondiales de la jeunesse et des adolescents dans la déclaration politique de la CSW69, en tant que priorités transversales, notant que la consultation a impliqué plus de 16 000 jeunes, en faisant la consultation la plus importante depuis 1992. Michelle Murinda (Afrique) a souligné que les jeunes ne sont pas seulement les futures dirigeantes et dirigeants de demain, mais aussi les artisans du changement aujourd’hui. Elle a plaidé en faveur des quotas, de l’inclusion numérique, du renouvellement des normes relatives aux masculinités, et du développement de programmes de mentorat visant à garantir la participation significative des jeunes femmes à la vie politique. Anne Heloise (Amérique latine et Caraïbes) a appelé à connecter encore davantage la plateforme de Beijing à l’action climatique, et les cadres mondiaux aux réalités des jeunes, tant au sein des zones urbaines que rurales, s’engageant à ce que les jeunes s’approprient davantage ces agendas. Rabeb Aloui (région arabe) a souligné la nécessité de mettre en place des mécanismes de participation à plusieurs niveaux pour lutter contre les disparités, en particulier dans le domaine de l’élaboration des politiques. Maitree Muzumdar (Asie-Pacifique) a plaidé pour des stratégies de partenariat ancrées dans l’engagement et la solidarité au niveau local afin de faire progresser l’égalité à partir de la base.
Priorités régionales de la Commission permanente de CGLU pour l’égalité des genres
Emilia Saiz, secrétaire générale de CGLU, a souligné que les contributions des jeunes leaders seraient incorporées dans la stratégie du mouvement municipal pour la CSW et au-delà, notant l’alignement de leurs contributions sur la vision générale de CGLU. Elle a mis en exergue l’importance de rapporter ces perspectives aux membres de CGLU afin de renforcer le dialogue entre les jeunes et les dirigeantes et dirigeants des gouvernements locaux et régionaux, et de garantir que leurs voix contribuent à donner forme aux priorités politiques à venir. Au cours d’une conversation animée par Carole Morillon, responsable des affaires statutaires de CGLU, les membres de la Commission permanente ont ensuite présenté les priorités régionales des sections de CGLU pour Beijing+30.
Noraini Roslan, présidente de la Commission du développement durable de l’État de Selangor (CGLU-ASPAC) a souligné les efforts déployés pour renforcer l’autonomie des femmes à travers les réseaux de collectivités locales par le biais de la Commission permanente de CGLU-ASPAC sur les femmes dans les collectivités locales, ainsi que les recommandations de l’Organisme pour l’innovation et les initiatives de renforcement des capacités sur l’établissement de budgets participatifs tenant compte de l’égalité des genres. Emil Broberg, conseiller de la région d’Östergötland, membre du conseil d’administration de l’Association suédoise des autorités locales et des régions (SALAR) (CGLU-Europe) a annoncé la participation du CCRE/PLATFORMA à la CSW69 et son engagement à lutter contre la violence basée sur le genre en politique par le biais de l’étude « Women in Politics » (Les femmes en politique). Il a également mentionné la révision de l’ODD 5 lors du HLPF 2025 comme une opportunité clef pour renforcer l’engagement en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes. Ana Muñiz Neyra, maire de San Mateo Atenco, présidente du Réseau latino-américain des femmes municipales de FLACMA, et présidente exécutive de la Fédération nationale des municipalités du Mexique (FENAMM) (CGLU-LATAM) a présenté des initiatives visant à atteindre les communautés et les territoires marginalisés et à renforcer les réponses locales à la violence fondée sur le genre.
Hanan Kaoud, conseillère municipale de Ramallah (CGLU-MEWA) a appelé à une action concrète et urgente pour protéger les femmes dans les zones de conflit, conformément à la Déclaration et à la Plateforme d’action de Beijing, qui reconnaît non seulement que les femmes dans les conflits armés sont confrontées à des violations systématiques de leurs droits fondamentaux, y compris le déplacement, les violences sexuelles et le déni de la dignité humaine de base, mais aussi qu’elles ont un grand rôle à jouer dans les processus de paix et de résolution des conflits. Alexandra Ignatieva, à la tête de la municipalité de Textilschiki, présidente du conseil d’experts de l’Union des villes russes (CGLU-Eurasie) a discuté des efforts visant à accroître la participation politique des femmes, en particulier dans les zones rurales. Angela Gandra, secrétaire des relations internationales de Sao Paulo (CGLU-Metropolis) a souligné l’importance des politiques de soins dans la gouvernance urbaine pour combler les écarts entre les hommes et les femmes. Des villes et des métropoles telles que Barcelone, Bogota, Freetown et Mexico ont prouvé que lorsque les femmes prennent les rênes, elles proposent des politiques audacieuses qui remettent en question les normes sociales et améliorent la qualité de vie.
Au cours de la discussion ouverte qui a suivi, Johana Núñez, préfète de Santo Domingo de los Tsáchilas, a souligné les efforts de CONGOPE pour soutenir les gouvernements provinciaux dans la mise en œuvre de la loi équatorienne contre les violences. Stephanie Uy Tan, conseillère municipale de Catbalogan, a fait part de l’initiative « Youth Future Lab » de CGLU ASPAC pour des solutions urbaines stratégiques. Mentionnant son parcours personnel en tant que plus jeune conseillère municipale et jeune maire élue, elle a abordé les préjugés auxquels elle a été confrontée en raison de son sexe et de son âge, tout en exprimant son optimisme quant aux changements à venir. Aissata Bâ, maire adjointe de Sebkha et membre du réseau des jeunes élues locales d’Afrique (YELO), a exprimé sa gratitude envers des mentors, telles que la présidente de la Commission permanente de CGLU, pour leur leadership et leur engagement à soutenir les jeunes femmes en tant que dirigeantes de demain.
Tracer la voie à suivre
Le dialogue s’est conclu par un engagement à amplifier les voix des jeunes et les priorités des gouvernements locaux lors de la CSW69 et au-delà. Les participantes ont convenu de stratégies communes pour accélérer la localisation de la plateforme d’action de Beijing, en veillant à ce que les jeunes féministes jouent un rôle central dans la création de communautés plus inclusives et résilientes plaçant en leur centre le bien-être, l’égalité, l’attention et les soins.