Journée Mondiale de l’Habitat : CGLU appelle à une stratégie qui va au-delà de l’approche environnementale
03.10.2011
Les Nations Unies ont consacré le premier lundi d’Octobre à la Journée Mondiale de l’Habitat avec l’intention de rappeler au monde de la responsabilité collective de l’avenir de l’habitat humain.
Le thème de cette année “Villes et changement climatique” nous rappelle que les autorités locales sont au coeur de la lutte contre le changement climatique. Pour cette Journée Mondiale de l’Habitat, CGLU et ses membres rappellent que la “durabilité” n’est pas seulement une approche environnementale mais que la lutte qu’engagent les villes, municipalités, autorités locales et régionales porte aussi sur la responsabilité de la gouvernance et la bonne gestion des services. Cela sera aussi l’un des messages clés de l’Organisation mondiale en vue des réunions Rio +20 et de la COP 17 à Durban.
Contribuer au débat sur la gouvernance internationale dans le champ du développement durable
CGLU plaidera fortement pour un nouveau cadre institutionnel pour le développement durable, une des deux principales thématiques identifiées pour le processus de discussion de Rio+20.
La voix des gouvernements locaux et régionaux doit être entendue dans les débats sur la gouvernance internationale. L’importance de mécanismes de gouvernance adaptés, basés sur la transparence, la participation et la responsabilité doit être rappelée devant la communauté internationale. Les politiques de développement durable doivent s’appuyer sur une approche partant de la base, qui aidera à établir les priorités et l’allocation des ressources.
Les stratégies nationales de développement durable doivent prendre en compte les réalités locales et les évolutions des tendances avec l’appui des gouvernements locaux.
En conséquence, concernant le nouveau cadre de gouvernance pour la durabilité, CGLU, avec les autres réseaux d’autorités locales et autres acteurs, est convaincu de la nécessité d’aller au-delà des approches sectorielles.
Faire de la culture le 4e pilier du développement durable
Se fondant sur la reconnaissance croissante que le monde ne fait pas seulement face à des défis économiques, sociaux ou environnementaux -les 3 domaines aujourd’hui reconnus comme les 3 piliers du développement durable- mais que la créativité, la connaissance, la diversité et la beauté sont les bases incontournables du dialogue pour la paix et le progrès, dans la mesure où elles sont intrinsèquement liées au développement de l’homme et aux libertés, le Bureau Exécutif de CGLU a adopté en novembre 2010 la position politique sur « La culture comme quatrième pilier du développement durable ».
Cette nouvelle approche envisage la relation entre culture et développement durable à travers deux voies :
- 1. le développement du secteur culturel lui-même (i.e. héritage, créativité, industrie culturelle, artisanat, tourisme culturel) ;
- 2. garantir la juste place de la culture dans toutes les politiques publiques, en particulier celles en lien avec l’éducation, l’économie, la science, les communications, la cohésion sociale et la coopération internationale.
Combattre le changement climatique
Le changement climatique a de forts impacts sociaux ressentis à travers le monde. Les gouvernements locaux, en particulier dans les pays en développement où le changement climatique se fait le plus durement sentir, sont les premiers à constater la nécessité de répondre aux impératifs d’adaptation et de réduction tout en prenant en compte les défis du développement qu’ils ne peuvent mettre de côté.
Après des années de plaidoyer des gouvernements locaux et de leurs réseaux, il est largement reconnu que des villes bien planifiées et bien gouvernées peuvent montrer la voie dans la réduction des émissions nationales et que les gouvernements locaux devraient être reconnus comme des acteurs clés dans la mise en œuvre de stratégies climatiques, notamment dans les efforts de réduction et d’adaptation.
A cet égard, les accords de Cancun, adoptés en décembre 2010, reconnaissent les gouvernements locaux comme des acteurs gouvernementaux et ouvrent l’accès aux financements internationaux pour les villes. Nous devons maintenant garantir l’implication réelle des gouvernements locaux et régionaux dans la définition des plans climat nationaux et leur accès effectif aux financements.
Rendre les villes résilientes
Le Conseil Mondial de CGLU, réuni à Istanbul en novembre 2008, a adopté une position politique soulignant l’engagement des autorités locales et régionales à travers le monde pour prévenir et réduire les catastrophes naturelles et pour se mobiliser en cas d’urgence humanitaire. CGLU a également démarré un partenariat avec l’UNISDR, l’agence des Nations Unies en charge de la stratégie internationale de réduction des risques liés aux catastrophes naturelles.
En effet, CGLU est convaincu qu’une action préventive coordonnée en amont, au-delà des coûts financiers induits, permettrait de réduire fortement les coûts humains et financiers. En outre, des programmes de formation et de renforcement des capacités doivent être mis en place au niveau local pour aider à inclure le risque urbain dans les stratégies locales et garantir des terrains sûrs et des infrastructures adaptées aux populations pauvres.
Les stratégies de réductions des risques doivent être considérées au niveau national et local comme un investissement, pas un coût.