Génération Égalité est une responsabilité partagée Les gouvernements locaux et régionaux travaillent de Mexico à Paris

25.03.2021

Dans le cadre de la 65ème session de la Commission de la condition de la femme (CSW65), gouvernements locaux et régionaux et ambassadrices des Forums Génération Égalité se sont rencontrés pour discuter de l’importance fondamentale du multilatéralisme pour cocréer les solutions.

En préparation des Forums Génération Égalité qui s’organiseront dans la Ville de Mexico (29-31 mars 2021) et à Paris (29 juin – 1er juillet), CGLU a facilité un dialogue entre les hôtes des deux Forums, au sein d’un espace qui a permis de réunir différentes sphères de gouvernements pour revenir sur le processus en perspective de la rencontre de Paris, et l’adoption des plans stratégiques qui devraient permettre d’accélérer les actions relatives à l’égalité des genres, 25 ans après l’adoption de la Plateforme d’action de Beijing. La session a également permis de discuter de la responsabilité partagée de l’égalité des genres, et de la nécessité d’impliquer davantage les hommes et les garçons dans ce processus.

Zoom gallery with the first panel of participants at the conference

La secrétaire générale de CGLU, Emilia Saiz, a replacé le contexte et a rappelé à quel point le fait de rejoindre le processus de Génération Égalité avait été, pour l’Organisation mondiale, un point d’inflexion majeur dans l’émergence d’un mouvement municipal féministe mondial centré sur les soins. Elle a souligné la nécessité de promouvoir le leadership politique et le développement d’alliances solides dans le but de nous aider à changer les mentalités et à faire en sorte que les politiques locales soient non seulement des politiques féministes auxquelles s’identifient les femmes et les hommes, mais aussi des politiques au service de tou·te·s.. 

Maria Fernanda Espinosa, conseillère de CGLU-UBUNTU-, membre du Comité de pilotage multipartite de Génération Égalité, a présenté le Forum Génération Égalité et ses six coalitions d’action comme un processus multilatéral et inclusif permettant de créer l’espace et les conditions propices à la cocréation et au dialogue intergénérationnel avec les parties prenantes clefs. « Le Forum Génération Égalité se caractérise comme étant un processus démocratique, une plateforme qui facilite un dialogue multiculturel et multigénérationnel. Il nous aidera à mieux construire l’avenir. » Maria Fernanda Espinosa, conseillère de CGLU-UBUNTU-, membre du Comité de pilotage multipartite de Génération Égalité.

L’Ambassadrice Delphine O, secrétaire générale du Forum Génération Égalité à Paris a mis l’accent sur le besoin d’accélérer la mise en œuvre de la Déclaration de Beijing et de sa plateforme pour l’action, dans le but d’inverser les régressions et retours en arrière contre l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, qui préexistaient et ont été exacerbés par l’apparition de la pandémie de COVID-19. « Ce dont nous avons besoin maintenant, ce sont des actions visant à accélérer la mise en œuvre. Nous avons besoin d’engagements individuels et collectifs. Nous invitons les gouvernements locaux et les villes à devenir une force vive de Génération Égalité ».

L’Ambassadrice Yanerit Morgan, secrétaire exécutive du Forum Génération Égalité dans la Ville de Mexico (Beijing+25) a conclu en reconnaissant la position de première ligne qu’occupent les gouvernements locaux et régionaux à la fois dans les actions visant à accélérer l’égalité des genres et l’agenda de la plateforme de Beijing, et dans la réponse à la crise de la pandémie. 

Ambassador Yanerit Morgan screenshot taking at the zoom conferene«Nous allons intégrer cette perspective liée à l’importance des contributions locales et régionales au Forum. Nous sommes très enthousiastes à l’idée d’inclure les maires ! » Yanerit Morgan, secrétaire exécutive du Forum Génération Égalité dans la Ville de Mexico

Par la suite, l’adjointe à la maire de Paris en charge de la vie associative, de la participation citoyenne et du débat public, Anouch Toranian, a partagé avec les participant·e·s l’engagement de longue haleine de la ville de Paris à faire de l’égalité entre les femmes et les hommes une réalité dans tous les secteurs, y compris au niveau institutionnel et au sein des administrations publiques – en ligne avec le mandat de Paris en tant que coprésidente de CGLU et présidente de la Commission permanente pour l’égalité des genres de CGLU. La présidente du Conseil municipal de Montréal, et adjointe en charge du district de Tétreaultville, Suzie Miron, a rappelé l’importance d’avoir accès à des données différenciées selon les sexes et à des mécanismes d’analyse prenant en compte la dimension intersectionnelle pour aider à évaluer l’impact de la prise de décision locale sur les femmes, et parvenir à construire des institutions sensibles au genre, telles que le comité paritaire qui a été créé à Montréal.

Lors du deuxième panel, les participant·e·s ont discuté du besoin fondamental de reconnaître la responsabilité partagée entre les hommes et les femmes pour réaliser l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, en garantissant notamment que les hommes et les garçons soient impliqués dans la définition du mouvement municipal féministe mondial, ainsi que dans les débats politiques portant sur le développement de communautés durables, inclusives et qui prennent soin. 

Gallery with 4 screenshots of participants at the zoom conferenceEmil Broberg, conseiller de la région d’ Östergötland, troisième vice-président de SALAR et porte-parole du CCRE pour l’égalité des genres, a souligné la nécessité de repenser les notions de masculinité en tant que moyen pour la distribution plus juste des pouvoirs et des tâches, à la fois dans les sphères publique et privée, y compris la promotion de la représentation des femmes au sein des gouvernements locaux, et de leur capacité à pouvoir assumer des missions politiques sans devoir renoncer à leurs enfants et à leur famille, et tout en ayant un travail rémunéré.

Par la suite, Annie Chrystel Limbourg Iwenga, adjointe au maire de Libreville, a souligné le besoin de mettre en place des stratégies visant à encourager le changement transformatif et l’application concrète des cadres et instruments législatifs préexistants. Pour sa part, Cynthia López Castro, membre du Parlement mexicain et membre du Conseil d’administration du Forum des jeunes parlementaires de l’Union interparlementaire (UIP), a affirmé que la génération d’environnements et institutions sensibles au genre requiert non seulement une parité de genre en termes de leadership, mais également l’établissement de mandats et de ressources clairs destinés aux programmes féministes, qui soient soutenus par les caucus et réseaux de femmes de manière permanente. La conseillère municipale de Vegreville Town, représentant également la Fédération canadienne des municipalités (FCM), Taneen Rudyk, a ensuite défendu la nécessité de créer des outils concrets et de garantir la bonne gouvernance et de bonnes structures permettant de soutenir le leadership des femmes et leur participation à la prise de décisions, en considérant par exemple des initiatives comme le knowledge hub et le « run, win, lead »(se présenter, gagner, agir) établies au Canada. Pour sa part, Aminata Diallo, ancienne députée et conseillère spéciale auprès de la maire de Dakar sur les questions de genre et de l’enfance, a mis en évidence le rôle de l’éducation dans la transformation des normes sociales et pour contribuer à l’égalité des genres, ainsi que de la formation et d’augmenter les opportunités de renforcement des capacités pour soutenir l’autonomisation des femmes.

Finalement, il a été rappelé que CGLU, en collaboration avec les villes de Mexico et de Paris, organisera la session plénière des gouvernements locaux et régionaux le 30 mars, dans le contexte du Forum Génération Égalité de Mexico.