Communiqué de presse de l’exercice de réflexion sur l’avenir (FEE) : Le pouvoir transformateur des biens communs pour un avenir durable

05.05.2023

Les Exercices de réflexion sur l’avenir, qui visent à contribuer au déploiement du Pacte pour l’avenir, ont été initiés par les Conseils politiques de CGLU. Il s’agit d’espaces de dialogue et de co-création au sein desquels les dirigeants et dirigeantes politiques de CGLU, la société civile organisée et les partenaires rassemblés au sein des Town Halls de CGLU construiront des ponts pour déployer le Pacte.

L’objectif de cette session et des journées d’Exercices qui suivront est d’explorer et de discuter de la manière dont les notions de biens communs, de finances, de confiance et d’architecture de la gouvernance, ainsi que leur mise en œuvre, contribueront à faire en sorte que Pacte pour l’avenir étaie le processus de révision de l’Agenda 2030 prévu par l’Assemblée générale des Nations unies lors du Sommet des ODD et du Sommet de l’avenir de 2024, qui s’alignera et soutiendra le programme “Notre programme commun” du Secrétaire général. 

Méthodologie de la session

L’exercice a été présenté par la secrétaire générale de CGLU, Emilia Saiz, qui a présenté l’ensemble de l’exercice comme « n’étant pas juste une discussion, mais faisant bien partie d’un mécanisme d’élaboration politique que CGLU développe avec les élus et élues, les organisations de la société civile et le monde universitaire ».

La section était structurée en plusieurs segments : elle a d’abords commencé par une consultation virtuelle introduite par CGLU, qui a cherché à savoir ce que les participant·e·s entendent par la notion de bien communs et la manière dont ils s’articulent avec le droit à la ville, suivie de contributions concrètes de conseillers et conseillères politiques de CGLU, représentant·e·s des Town Hall de CGLU et participant·e·s à ce segment introductif, portant sur le concept en soi et ses applications au niveau territorial. Un segment in-focus a permis aux organisations partenaires de s’exprimer sur la manière dont ils et elles comprenaient les biens communs et la relation avec les gouvernements locaux et régionaux.

Les participant·e·s ont ainsi présenté leur vision sur les biens communs et les politiques et pratiques concrètes associées à leur application, avant d’ouvrir l’Agora, à savoir l’espace de dialogue ouvert ayant permis de partager des idées et de rassembler des politiques innovantes qui feront partie du document de vision de l’exercice.

Les biens communs comme point d'entrée du Pacte pour l'avenir

Aromar Revi, directeur de l’ Institut indien des établissements humains (Indian Institute for Human Settlements) et conseiller UBUNTU de CGLU, a entamé l’exercice, et Rodrigo Mundaca, gouverneur de Valparaíso, a présenté la gestion de l’eau en tant que bien commun, et s’est attardé sur les luttes et les opportunités qui en découlent.

« Les biens communs ne sont pas juste une question de public-privé. Pour penser les biens communs, nous devons réfléchir aux ressources communes les plus importantes de l’humanité : les changements démographiques, le temps et la manière dont nous le répartissons. Nous devons également repenser le concept de propriété et reconstruire l’idée de lieu, de relocalisation et de garantie d’accès aux biens communs“. Aromar Revi, Conseiller UBUNTU de CGLU, Directeur de l’Institut indien des établissements humains.

 

Les biens communs sont ce dont la vie dépend. C’est l’opposé du privé. La mise en commun doit consister à rendre aux mains de toutes et tous ce qui leur a été confisqué. L’eau est un exemple de bien commun qui doit être décolonisé, un bien qui n’est pas une ressource, mais une source de vie.” Rodrigo Mundaca, gouverneur de Valparaíso.

Contributions à fort impact - Engagements de transformation

L’exercice de réflexion sur l’avenir sur les biens communs a donné lieu à des discussions sur des questions cruciales telles que le temps, la manière dont nous gérons la planète en tant que bien commun et le lien entre la vie, les ressources et la société humaine.

 

Pilar Diaz, présidente adjointe du Conseil provincial de Barcelone, a souligné l’importance des alliances internationales et de l’épanouissement du pouvoir du municipalisme féministe en tant que leviers pour favoriser les échanges d’expériences et définir des actions communes en faveur de l’égalité des genres.

 

Gabriela Cuevas, du Comité de pilotage UHC2030, a présenté la couverture santé universelle comme une étape clef dans la gouvernance des biens communs. Elle a souligné l’importance de pouvoir offrir des biens communs en matière de santé, et a mis l’accent sur le rôle que doivent jouer chacune des sphères de gouvernement pour respecter les engagements en matière de santé universelle. Selon elle, la santé est un investissement qui doit être privilégier pour protéger notre planète. Elle remarqué que nous ne pouvons pas continuer à vivre dans un monde où la moitié de la population n’a pas accès aux services de santé, et que l’accent doit être mis sur les personnes, qui doivent avoir leur mot à dire dans les politiques et les programmes destinés à répondre à leurs besoins.

 

Parmi les autres sujets abordés lors de l’exercice de réflexion sur l’avenir, Mohamed Sefiani, maire de Chefchaouen et envoyé spécial de CGLU pour les systèmes alimentaires, a lancé un appel visant à ce que l’alimentation devienne un droit humain. L’exercice a également permis d’explorer les modèles de développement local et international recherchant une distribution équitable et non spéculative, ainsi que les politiques locales plaçant les notions de pertes et de dommages au cœur des domaines politiques et économiques.

 

Arthur Erken, directeur politique et stratégique du Fonds des Nations unies pour la population, a souligné que l’augmentation de la population urbaine doit être prise en compte lors des débats portant sur les biens communs, et notamment sur notre capacité à créer des conditions de vie décentes pour les citoyens et citoyennes. Il a souligné l’importance des efforts que CGLU et le FNUAP doivent entreprendre pour prendre en compte la démographie afin d’impulser les transformations nécessaires, en particulier lorsqu’il s’agit de défis tels que l’égalité des genres ou le changement climatique.

L'Agora : Les voix locales pour faire avancer la gouvernance des biens communs.

Lorena Zárate, cofondatrice de la Plateforme mondiale pour le droit à la ville, a introduit le segment ouvert « Agora » de la session, en soulignant la nécessité d’une stratégie commune entre les gouvernements locaux et régionaux et les organisations de la société civile qui s’appuie sur le travail commun développé des processus de Town Halls.

Sophia Torres, de la Plate-forme mondiale pour le droit à la ville, a modéré l’Agora ouverte et a rappelé les liens qu’il existe entre les sociétés solidaires et le droit à la ville.

 

L’Agora a souligné l’importance de faire progresser la gouvernance pour se réapproprier les biens communs, et les participant·e·s ont insisté sur la nécessité de faire entendre les voix des personnes marginalisées et vulnérables pour garantir un avenir inclusif. Tout au long de la discussion, les participant·e·s ont insisté sur la nécessité de développer la protection sociale pour couvrir la diversité des habitant·e·s vivant au sein des villes, y compris celles et ceux qui prodiguent des soins, dont beaucoup vivent et travaillent de manière informelle.

 

La discussion qui a suivi a souligné le rôle essentiel des biens communs et des soins dans la promotion de la cohésion sociale, de la santé mentale et de l’égalité, ainsi que la nécessité d’une gouvernance multilatérale et d’une éducation féministe visant à susciter un changement sociétal. La biodiversité, en tant que bien commun, a été également évoquée au cours de ce segment, en s’appuyant notamment sur les concepts d’eau et de nourriture en tant que biens communs mondiaux, leur protection étant considérée comme un élément clef dans le rétablissement de l’équilibre planétaire et un appel ayant été lancé pour inclure les biens communs dans les agendas de développement mondiaux.

 

À la fin de l’exercice de réflexion de CGLU les participant·e·s se sont engagé à poursuivre la conversation autour des biens communs, ce qui sera essentiel pour la mise en œuvre des politiques. Les prochains exercices de réflexion sur l’avenir auront lieu du 5 au 11 mai, avec un accent particulier mis sur les notions de financement, de confiance et d’architecture de la gouvernance.