20.04.2024

Le Bureau Exécutif de CGLU célèbre les 20 ans d’union de CGLU et rend hommage au coprésident Johnny Araya dans sa ville, à San José.

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Lors du troisième et dernier jour du Bureau Exécutif de CGLU, organisé sous les auspices de la ville de San José du 17 au 19 avril 2024, s’est tenue la session exécutive du Bureau, qui a réuni plus de 200 membres, villes, gouvernements locaux et régionaux, de leurs associations et partenaires. Le Bureau a rassemblé une grande représentation des associations et villes latino-américaines mobilisées par le Secrétariat général de CGLU LATAM, la FLACMA, ainsi que par une délégation de l’Union des capitales ibéro-américaines. 

Sous le thème “Gouvernements locaux : le pouvoir du peuple”, le Bureau Exécutif de CGLU a lancé les célébrations de 20 ans d’unité municipaliste, et de plus d’un siècle de mouvement municipal, et a culminé en rendant hommage à Johnny Araya, maire de San José et co-président de CGLU depuis 2019. Le Bureau Exécutif de CGLU a nommé Johnny Araya Membre d’Honneur de CGLU, en reconnaissance de sa trajectoire au sein de l’Organisation Mondiale à divers titres depuis sa fondation en 2004.

“J’ai vu naître CGLU, j’ai participé à sa formation, à l’alliance des deux organisations qui l’ont fondée. Les liens forts que j’ai avec CGLU ne disparaîtront pas quand je ne serai plus maire. Il y a des liens affectifs avec cette organisation, avec celles et ceux qui la dirigent, avec beaucoup de celles et ceux qui font partie de ses structures, avec qui j’ai développé des relations amicales. Je continuerai à faire partie du mouvement municipaliste.” – Johnny Araya, maire de San José et co-président de CGLU.

Le Bureau Exécutif a également offert l’opportunité à l’Organisation Mondiale de signer un accord avec la ville de Tanger pour accueillir le prochain Sommet Mondial des Dirigeants Locaux et Régionaux et Congrès de CGLU en 2026.

“Notre vision est de continuer à diriger, en tant que gardiens de notre patrimoine commun et promoteurs de la coopération internationale. En organisant ce congrès, nous ouvrons la voie à la création d’un avenir où nous pourrons toutes et tous prospérer ensemble”. Mounir Lymouri, maire de Tanger

La session exécutive du Bureau s’est ouverte par une cérémonie formelle célébrant la vie et la nature, en écho à la devise du Costa Rica “Pura Vida”, et a été distribuée en quatre segments organisés tout au long de la journée. Le président de CGLU et maire de Konya Uğur İbrahim Altay a présidé le premier segment, qui a célébré un siècle de mouvement municipaliste et 20 ans d’unité des gouvernements locaux et régionaux et a abordé la nécessité de construire une nouvelle architecture financière pour s’assurer que les soins soient au cœur de la politique publique et de la vie urbaine.

“Ce Bureau Exécutif nous offre l’occasion de renouveler nos priorités politiques et de faire avancer notre stratégie pour réaliser des programmes universels dans un moment où nos communautés ont le plus besoin de nous. Conservons cet l’esprit d’unité et de détermination qui définit notre communauté de gouvernements locaux et régionaux, qui nous a accompagnés à travers un siècle de mouvement, et 20 ans d’unité.” Uğur İbrahim Altay, maire de Konya et président de CGLU.

Le Bureau Exécutif a approuvé la nomination de Mauricio Zunino en tant que membre de la présidence exécutive de CGLU, prenant la suite de Carolina Cosse, présidente de CGLU en 2023. Ana Lucia Reis, maire de Cobija et présidente de l’Association des municipalités de Bolivie, a été nommée coprésidente de CGLU, succédant au coprésident Johnny Araya.

Dans son message, la coprésidente a remercié le coprésident Araya pour son travail au sein de l’organisation et a salué la confiance du Bureau et des représentants et réseaux latino-américains. Elle s’est également engagée à continuer à travailler en faveur du multilatéralisme et du renforcement du réseau.

“Je suis reconnaissante du fait que l’expérience du municipalisme bolivien ait été prise en compte, et que le rôle incontestable des femmes à la tête des gouvernements locaux et régionaux ait été reconnu. L’engagement des femmes maires de l’organisation est essentiel pour continuer à renforcer notre participation politique et ne laisser personne de côté”. Ana Lucia Reis, maire de Cobija et coprésidente de CGLU

Les maires de Huechuraba, Carlos Cuadrado, et Comerío, José Antonio Santiago, et le coprésident de l’Union nationale des gouvernements locaux du Costa Rica, José Rojas, ont célébré la nomination du coprésident et le rôle des membres latino-américains dans la présidence.

Parallèlement à la nomination du nouveau coprésident, le premier segment de la session a permis d’approuver la nomination du nouveau maire de Rabat, Fatiha el Moudni, au poste de trésorière de CGLU, en remplacement de l’ancien maire de Rabat. Dans son premier discours en tant que trésorière, elle a remercié le Bureau pour sa confiance et a présenté le rapport du Comité de gestion financière.

La présidente de Nouakchott et coprésidente de CGLU, Fatimetou Abdel Malick, a souligné l’importance des réseaux de collectivités locales et régionales, et en particulier de CGLU en tant que facilitateur de la Taskforce mondiale, pour continuer à faire entendre la voix des collectivités locales et régionales, en particulier aux Nations Unies. Le Conseil Consultatif du Secrétaire Général des Nations Unies sur les Gouvernements Locaux et Régionaux, qui est composé de 15 représentants et représentantes de gouvernements locaux, régionaux et nationaux et qu’elle copréside, a pour mission de chercher à consolider la dimension structurelle et systématique de notre engagement auprès des Nations Unies et la reconnaissance du statut spécifique des gouvernements locaux et régionaux, par opposition aux ONG, aux Nations Unies.

“C’est CGLU qui défend l’importance de la dimension collective et du maintien de l’autonomie au sein des propositions. Je suis heureuse de faire partie de cette expérience menée par CGLU. Dans le même temps, il s’agit d’un réseau unique car il est universel et démocratique, je suis donc fière d’y appartenir. Ensemble, nous avancerons vers un multilatéralisme plus inclusif et plus représentatif”. Fatimetou Abdel Malick, Présidente de Nouakchott et coprésidente de CGLU.

 

Le premier débat politique de la journée, animé par Berry Vrbanovic, coprésident de CGLU et maire de Kitchener, a aborder la manière de mettre en place une nouvelle architecture financière pour les soins. Les participants et participantes ont imaginé quelles réformes seraient nécessaires dans l’architecture financière internationale pour financer les services de base et se concentrer sur les besoins des communautés et de la planète.

Mauricio Zunino, maire de Montevideo et membre de la présidence exécutive de CGLU, a appelé à de nouveaux cadres de collaboration et de multilatéralisme, à l’ouverture de l’accès au marché du travail, à la création de systèmes de soins pour toutes et tous et à la réduction des niveaux de discrimination.

“Nous devons avoir accès à des mécanismes de financement qui cherchent à promouvoir les villes qui se soucient des autres, ce n’est qu’alors que nous pourrons financer des politiques inclusives pour renforcer les politiques de soins”. Mauricio Zunino, maire de Montevideo et membre de la présidence exécutive de CGLU.

Le coprésident du Conseil politique “Opportunités pour toutes et tous : redéfinir la finance et les économies pour l’égalité” et membre du Bureau Métropolitain de Nantes, Anthony Berthelot, a souligné l’importance de renforcer la coopération sud-sud, et a parlé du potentiel du Conseil politique pour partager des expériences et plaider pour l’importance des investissements publics locaux en faveur des transformations sociales et écologiques nécessaires.

Le coprésident de CGLU et président de SALGA, Bheke Stofile, a également participé au débat, remarquant que “si nous voulons que les investissements portent sur l’égalité et la cohésion, nous devons financer les services publics”. José Luis García, adjoint au maire de Séville, a pris part au débat en invitant les participants et les participantes à prendre part au prochain forum sur le développement économique local qui se tiendra à Séville en 2025. 

Au cours de ce segment, les feuilles de route des envoyés spéciaux de CGLU ont été présentées : Carola Gunnarsson, conseillère municipale de Sala, envoyée spéciale de CGLU pour la liberté, la solidarité et la lutte contre la violence à l’encontre des dirigeants et des dirigeantes politiques locales ; Carlos Martínez, maire de Soria, en tant qu’envoyé spécial pour le Nouveau Programme pour les Villes ; et Mohamed Sefiani, envoyé spécial pour les systèmes alimentaires. Les feuilles de route abordent notamment leurs rôles au sein des étapes clefs de l’organisation, des relations avec les rapporteurs spéciaux de l’ONU et de l’agenda international de CGLU.

“En pleine décennie d’action pour atteindre les ODD, nous devons accélérer le travail pour la démocratie et le développement durable. Nous devons coopérer pour nos sociétés et renforcer la démocratie en instaurant un climat de confiance. Nous devons promouvoir des sociétés inclusives et plus participatives, et lutter contre la violence dans toutes ses dimensions” Carola Gunnarsson, Conseillère municipale de Sala, Envoyée spéciale de CGLU pour la liberté, la solidarité et la lutte contre la violence à l’encontre des dirigeants et dirigeantes politiques locales.

La violence politique et la violence à l’encontre des dirigeants et des dirigeantes élues n’ont pas seulement été abordées par l’envoyée spéciale, mais ont également fait partie de la réflexion collective du Bureau exécutif. Ces dernières années, 95 personnalités politiques locales ont été assassinées en raison de leurs fonctions politiques. Les cas d’assassinats de 3 maires en Équateur en quelques mois – qui ont influencé la présence de représentants équatoriens à San José – ou de maires et de candidats municipaux au Mexique ; la relation entre la violence contre les dirigeants et dirigeantes élues et le trafic de drogue, ainsi que ses effets sur la démocratie locale est une réalité que l’Organisation mondiale s’est engagée à combattre, en construisant des villes et des régions de paix à partir de la base, avec la paix, la liberté, les droits de l’homme et la démocratie au cœur de ses préoccupations.

Le deuxième segment a permis d’ouvrir une conversation au cours de laquelle les membres ont discuté de la manière de sauvegarder les biens communs dans une session qui visait à alimenter la prochaine conversation du Conseil politique sur le droit à la ville : récupérer les biens communs, et à relier les débats autour de la gestion de l’eau aux biens communs que la collectivité doit protéger, en particulier en ce qui concerne la santé, le droit à l’alimentation et les systèmes alimentaires, ainsi que le rôle des gouvernements locaux et régionaux dans la protection de nos ressources partagées. Cette session a présenté les avancées de la conversation latino-américaine tenue sur l’eau le 17 avril dans le cadre de ce même Bureau.

André Viola, conseiller départemental de l’Aude et porte-parole de CGLU sur l’eau, a salué l’engagement de CGLU et de ses membres pour la protection des biens communs, en particulier l’eau, ressource vitale pour notre planète et l’humanité, et a souligné la grande importance pour les gouvernements locaux et régionaux de se rassembler et de faire entendre leur voix à l’occasion de la Journée des gouvernements locaux et régionaux organisée le 22 mai 2024 prochain dans le cadre du Forum mondial de l’eau, qui se tiendra à Bali. 

Fernando Gray, maire d’Esteban Echeverría, vice-président de CGLU pour l’Amérique latine, a souligné l’importance de la composante régionale en tant que contribution clef au municipalisme latino-américain et mondial et a mis en évidence le rôle des villes périphériques dans le processus de croissance urbaine et, par conséquent, la nécessité d’avoir des systèmes de plus en plus intégrés et démocratiques. Il a insisté sur le besoin important de mieux articuler et de renforcer la coopération entre les acteurs locaux, régionaux et internationaux, y compris l’ONU.

Enfin, le troisième segment du Bureau s’est concentré sur les questions liées à la nécessité cruciale de veiller à ce que le multilatéralisme local soit au centre des processus internationaux et de l’élaboration des politiques au niveau mondial, tels que le Sommet des Nations unies pour l’avenir, en tant que principal instrument de transformation pour localiser et réaliser les agendas mondiaux, y compris l’Agenda 2030. Les membres ont abordé une série de questions :

Jan Van Zanen, maire de La Haye et coprésident de CGLU, a souligné les étapes importantes que constituent le Sommet des Nations unies pour l’avenir en septembre 2024 et l’anniversaire de la Conférence internationale sur la population et le développement qui se tiendra en 2025, ainsi que l’importance du mécanisme de consultation des collectivités locales dans ces cadres, réaffirmant que le global a un impact local et que le local détermine le global.

“En ces temps de défis et de crises sans précédent, les gouvernements locaux et régionaux doivent être en mesure de faciliter une transformation qui permette aux communautés de se réconcilier avec la planète”. – Jan Van Zanen, maire de La Haye et coprésident de CGLU

Hao Zhongwei, directeur général de la division européenne de l’Association Association populaire chinoise d‘amitié avec les pays étrangers, a également pris la parole lors de cette session, célébrant plus de 70 ans de relations internationales entre villes en Chine et soulignant l’importance du multilatéralisme entre gouvernements locaux promu par CGLU. Luisa Salgueiro, maire de Matosinhos et présidente de l’Association des municipalités portugaises, a fait part de son engagement à renforcer le multilatéralisme mondial et l’agenda commun des villes et des régions. Ana Maria Larrea, directrice exécutive de CONGOPE, a parlé au nom de la coprésidente Paola Pabón en soulignant que le dialogue reste le meilleur outil pour rappeler à l’ensemble des acteurs que nous partageons un agenda basé sur le respect d’un système international qui a des règles et des valeurs.

La journée s’est terminée par un moment d’émotion célébrant le legs du coprésident Araya, ainsi que le travail de la municipalité de San José qui a accueilli le Bureau. La journée s’est achevée par la deuxième partie de la cérémonie qui avait débuté le matin même, avec un message d’unité entre les communautés et entre les villes pour réaliser les espoirs de tous les peuples et changer le monde.