La municipalité de Santa Cruz (Cap Vert) rénove un quartier à travers un processus participatif
21.07.2014
Le « Système des Bons » est un outil qui a été créé pour la mise en œuvre du projet d’Assainissement participatif, réalisé, promu et financé par l’Association Amitié entre Pedra Badejo et Liebnitz dans la municipalité de Santa Cruz (Cap Vert).
Source : Commission Inclusion sociale, Démocratie participative et Droits humains (CISDP)
Le « Système des Bons » est un outil qui a été créé pour la mise en œuvre du projet d’Assainissement participatif, réalisé, promu et financé par l’Association Amitié entre Pedra Badejo et Liebnitz dans la municipalité de Santa Cruz (Cap Vert).
Suite à une phase préliminaire de planification participative qui a permis de définir les travaux publics à effectuer pour la rénovation du centre de la ville de Pedra Badejo, les résidentes ont participé à la réalisation des travaux en mettant à la disposition de la communauté leur travail, en échange de quoi ils recevaient de l’aide pour rénover leur logement. Chaque résident s’est vu remettre un livret d’épargne de bons. Pour chaque journée de travail sur un chantier de travaux publics, un timbre était collé sur le livret. De façon périodique, les habitantes percevaient le montant équivalent aux timbres obtenus contre les matériaux de construction ou contre les services fournis par d’autres personnes pour réaliser des travaux dans leur maison particulière. En cas de besoin, les participants pouvaient aussi obtenir une partie de la valeur de leur travail en argent, mais le montant reçu ne devait jamais dépasser les 50% de la valeur totale. Le montant de l’argent perçu était toujours inférieur à la valeur des matériaux.
- C’est ainsi qu’a été promue la rénovation du quartier et qu’a été garanti le soutien financier aux résidentes de la zone.
- Cette pratique a été mise en œuvre dans la période allant de 1985 à 1990 et, vient d’être reprise très récemment par la municipalité.
- Le système a été conçu dans le but d’améliorer les conditions de vie –en matière de logements et socioéconomiques – des résidents et résidentes. Il cherchait à encourager la population résidente à assumer ses responsabilités, et la collaboration entre les institutions et les habitant-e-s de la zone.
- Les bénéficiaires directs de ce projet ont été les résidents et les résidentes du quartier objet de l’intervention et, notamment, les femmes chefs de famille monoparentale et les familles les plus démunies.
- Les habitantes du quartier ont été les partenaires collaborateurs des institutions municipales dans toutes les étapes du processus : ils ont participé à la planification, à la définition des travaux publics et privés, tout en intervenant dans l’exécution et le suivi de ceux-ci.
- Le « Système des Bons » est né comme une expérience ponctuelle, liée à un projet opérationnel spécifique, mais il a également été utilisé en parallèle pour mener à bien d’autres projets et activités.
- La réalisation du projet a utilisé les fonds réservés aux investissements prévus par le Projet d’Assainissement participatif, notamment les fonds qui étaient destinés à la main d’œuvre.
Le résultat le plus intéressant de l’expérience est l’intégration du système au sein de la municipalité locale car le « Système des Bons » a été perçu comme un mode de gestion des fonds destinés à l’aide et aux activités de rénovation et de transformation du territoire, aussi bien urbain que rural. En outre, ce système de gestion est considéré comme le meilleur système de gestion connu : celui qui garantit la meilleure utilisation des fonds et participation des résidents et résidentes du quartier.
Le défi actuel est lié à la réplication de cette expérience. Cette pratique est étroitement liée aux caractéristiques sociales et aux traditions locales. Et c’est là justement que se trouve la clé de son succès. Les changements sociaux et économiques qui se sont produits pendant les vingt années écoulées depuis sa première mise en œuvre, rendent nécessaires la révision et l’adaptation du modèle à la situation actuelle. L’intérêt de cette opportunité dépendra du niveau d’engagement du conseil municipal. Il pourra intégrer l’expérience de façon plus directe et consciente dès lors que cette pratique fera partie intégrante des politiques de la municipalité. Ainsi, la politique pourra inclure les différents domaines des services à la communauté, y compris ceux qui vont au-delà du domaine traditionnel des travaux publics.
Pour de plus amples informations, veuillez consultez l’étude complète du cas : Observatoire Villes Inclusives